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Le temps d'une brise, s'allonger dans l'herbe, fermer les yeux.

Chaque seconde perd son sens. La lourdeur s'envole, tes cils frétillent, ton coeur s'arrête.

Les épines des fleurs du Mal t'écorchent, tu es bel et bien vivante.

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Murmure rauque.

J'ai un chat dans la gorge.

Une fois de plus mes chevilles portent la trace des onces sauvages, comme pour remémorer un énième clair de lune.

Je gis, éparse.

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On y est, les deux pieds dans le plat, encore un peu de marron glacé sur le coin des lèvres & des mains cisaillées par les papiers cadeaux éco-responsables.
Cette année encore tu passe devant le sapin en regardant Doux Jésus du coin de l'oeil avec un rictus moqueur. Tes collants sont aussi effilés qu'en 2008, t'as pas grandi d'un centimètre mais t'as deux fois plus de problème de santé. Tu serais même prête à parier que l'année prochaine c'est à 4 pattes que tu te traineras dans les épines, implorant la bonne étoile de te laisser tranquille. T'as changé, tu porte des boucles d'oreille & une petite robe noire, t'es pas si moche que ça au final. T'as juste de grosses chevilles.
IRM de Charlotte Gainsbourg passe en boucle dans ton tourne-disque hightech & il a même neigé par chez toi. Tu as fais des photos, celles là même ont servi à faire un album, et maintenant tu retrouve ton premier travail photographique à vendre juste à côté de Charlotte G, elle même. L'aubaine.
T'es devenu intelligente, mais tu as toujours quelques lacunes majeures. T'as 17 en Philosophie mais t'arrives pas a réciter l'alphabet dans le désordre. C'est pas grave, Platon non plus.

T'es amoureuse, un peu trop peut-être, et surtout en même temps. Mais tant pis, tu as toujours fais avec. Quantité indénombrable, vautours affamés, prise de bec, déchiquettage. Il serait tant que tu évolues. Devenir insensible. Fermer les yeux. Et arrêter de pleurer en lisant 'Le Recours aux forêts' de Michel Onfray. 

> Une fois de plus tu as la nausée en voyant les ptits vieux sortir de l'Église, ils viennent à peine de finir de prier pour les leurs qu'ils vont s'empiffrer de buche dégueulasse assis sur des chaises trop petites pour leurs grosses fesses d'octogénaire. Toi au moins tu n'as pas besoin d'implorer Seigneur Nobody pour t'affoler que personne ne prête attention à la misère dans le monde. Alors t'envoie des cadeaux aux petits enfants de la Croix rouge et tu t'abstiens de croire en un Tout Puissant Miraculeux, car de toute façon lui non plus il ne bouge pas son cul. <

Where is this love?
I can't see it,
I can't touch it.
I can't feel it.
I can hear it.
I can hear some words,
but I can't do anything with your easy words.

Je pars repeindre Paris de ma mélancolie.
J'emmène avec moi un petit sourire triste, des yeux rougis par le peu de sommeil & par les états d'âme.
Emmitouflée de la même façon qu'en pleine hiver, comme pour se cacher des douleurs tortueuses.
Je les laisse sur le quai de la gare, qu'ils me regardent monter dans le petit wagonnet, je ne me retournerais pas.
Bien trop de chose qui m'agrippe.
Une nouvelle fois je trébuche.
Sous le charme incertain d'une étoile jaunie.
Mauvais pressentiment.

_ Je n'ai pas honte de te parler sans prudence. je me dis que c'est ça aussi qui t'a plu chez moi. Ma manière d'être transparente. Imaginer que tu puisses ne plus m'aimer est pour moi bien plus abominable que ce que tu appeles ' les règles ' que je me suis fixées.
Je sais que nous sommes 2 personnes, normales quoi. Et qu'après tout nous pourrions être ensemble. Mais pour combien de temps ?
Si nous sommes 2 personnes comme les autres, quelle sera la durée de notre amour ? Il n'y a pas d'amour éternel. Même dans les livres il n'y en a pas.
Donc s'aimer c'est s'aimer pour un certains temps. Il n'y aura pas de miracle pour nous. Nous ne sommes pas plus fort que les autres. [ ... ] Si je me donne à toi tu finiras par te détacher.

_ Donc tu n'as pas très confiance en moi en fait.

_ Je ne suis pas sotte. Tu es très beau, tu plais à tout le monde, tu as connu beaucoup de femmes, j'en ai même croisé au moins 2 & comme pour elle tu partiras pour en aimer une autre que tu trouveras plsu aimable & moi j'y survivrai pas.
Sans parler de la jalousie, [...] j'aurais toujours l'impression que tu seras aimé & amoureux d'une autre. Peut-être que je serai capable d'endurer mon malheur, d'autres le font.

_ Mais ça ne marchera pas Junie. Tu ne peux pas résister toute seule à notre histoire d'amour.
Parceque moi je suis armé & que je ne vais pas te laisser faire.

Dix pas chacun & tournent les cœurs.
Cavalcade, je te fixe du regard pendant que tu parles bleu, ils ont dit que ça faisait flancher les hommes.
Une cascade de paroles qui se déversent sur mon corps en émoi.
Se faire des illusions. Se faire désillusion.
'Cause that summer love. More & more.
Délecte-toi. Observe. N'ignore plus. Pardonne. Reviens.
On se reverra, tu me l'a promis.
& Don't let me fall again.
> Et caetera <

Elle ira. Ils iront.
Je n'irai pas.

La ligne est coupée, le ' tut tut tut ' régulier & imperturbable n'est plus.
A quoi bon.
Nous savons la suite.

J'aurai posé mon manteau dans une chambre inoccupée. Je serai descendue. J'aurai descellé une autre partie de son univers. J'aurai bu un verre. Puis deux. Puis trois. Ma tête aurai tourné. Je l'aurai regardé en coin.
Il m'aurait ignoré. Je serai sortie sur la terrasse. J'aurai regardé les étoiles en silence. J'aurai trouvé celle du berger toute seule. Je me serai peut-être trompée de latitude. Je me serai sentie amoureuse. J'aurai pensé à Britannicus & à Junie. Il serait peut-être venu me rejoindre. Son odeur aurait flotté dans l'air. J'aurai agrippé la pelouse comme pour ne pas tomber. On aurait échangé des bribes de mots. J'aurai su qu'il fallait partir. Je n'aurai pas eu la force. J'aurai profiter de la pesanteur sentimentale pendant 2h tout au plus & je me serai enfui, abandonnée une fois de plus avec mes ressentiments & mes envies fleur bleue.

Alors ce soir, il en sera tout autrement, je m'enivrerai du son de ' la nouvelle vague ' parmi des gens tout aussi pommé que moi. & j'essayerai de ne pas penser à lui, & à sa non-invitation.   

Morceaux de cristal éparpillés, liquide couleur coquille d'œuf gisant à même le sol.

Je voulais simplement aidé.
Le carrelage était froid sous mes pieds nus.
Mon visage était mangé par la forme en amande de mes yeux au réveil, pourtant il était déjà tard.
La maison était vide.
J'ai ouvert le frigidaire, prête à un rangement méthodique par goût & par couleur.
Appelez ça comme bon vous semble, à mon avis je ne suis pas maniaque,
J'ai juste un sens de l'harmonie poussé.
J'ai pris le pot en verre dans mes mains, il était froid.
Mais rien que l'image de la saveur vanille me réconfortait.
Et puis, il est tombé.
Et j'ai pleuré.

Rythmique incendiaire.
Mes pieds en bouillie de petit pois. " Il te reste un peu de semoule-tomate au coin de la lèvre supérieure "
Mon corps frétille toujours, je suis in-canalisable.
J'ai ingurgiter du son, du lourd, du beau, du vrai.
Vibrations euphorisantes, le wihsky-coc' ne fait qu'un tour dans tes artères pendant que la foule se mouvoit.

Tsunami humain, je ferme les yeux & sens ses mains sur mes hanches.
L'ado d'à côté vomit sa tartiflette industrielle dans son litron vide.
Mamie attend Cabrel. Je ne rêve que de Metronomy.
" Petite Marie,  you're gonna come and see me "
Tu te sens toute petite, dans cette foule de 50 000 personnes.

Ne regarde pas derrière toi, tu risquerais de finir agoraphobe.
Entraînée par la main, TAP-TAP, accroupis-toi dans la paille, avale ta POMME-POMME, réveille-toi chez le voisin, fais la vaiselle avec un bout de bois, change tes grolles boueuses, rince toi la bouche à la Vodka, ignore les parasites, faufile toi à 4 pattes dans l'essaim.
Regards en coin, on souhaite se marier sous l'ordre du vigile à 5 heures du matin, on boit notre soupe aux poireaux faute de mieux.

Je te cherche, je te perd, tu me retrouve. et j'aime ça.